jeudi 8 novembre 2018

*23* officier gestionnaire de l'ambulance 1/10 à Ham dans la Somme du 9 septembre au 13 octobre 1918.

Le mardi 10 septembre 1918, l'ambulance 1/10 quittait Roye sous une pluie battante, ayant reçu l'ordre de se transporter à Ham où elle arrivait à 15h. Elle s'installait à 200 mètres au Sud de la gare, sur la route de Noyon, dans une usine de caoutchouc.











Cette carte du front numéro 10 de Somme et Santerre restait dans ma poche. Elle pouvait encore me servir.












Le 11 septembre, nous installions trois baraques Bessonneau à la Ferme de la Folie, avec vingt hommes et le pharmacien Jourdain du GBC-le groupe de brancardiers de corps-ainsi qu' avec l'ambulance 14/8.

Le centre ouvrait le 12 septembre. L'ambulance 207, avec son médecin-chef Monsieur De Casteras  s'installait au château pour accueillir les petits malades.
Les ambulances 14/8 et 3/152 s'installaient à la Ferme de la Folie pour accueillir les gazés.

Le 13 septembre, le personnel officier de l'ambulance 12/8 excepté Monsieur Blondel, venait à Ham.
Monsieur Halep était évacué. Monsieur Pinat devenait le médecin-chef.
Grâce à l'aide de l'armée américaine commandée par le Général Pershing, la prise de Saint Mihiel et de Vigneulles avait été réalisée.

Le 14 septembre, Monsieur Casteras de l'ambulance 16/10 et Monsieur Dumoulin de l'ambulance 12/8 partaient en permission alors que Monsieur Blondel rejoignait le centre. J'allais à Nesle pour le courrier et je restais deux minutes à Muille.

A Ham, alors que l'entrée de la ville semblait avoir été respectée, la rive droite était complètement anéantie. Elle avait été systématiquement brûlée. 320 civils étaient présents pendant l'occupation de la ville. Ils avaient été envoyés à l'arrière, avant le départ de l'ennemi. 15 seulement qui avaient pu se dissimuler dans une cave, étaient restés en attendant l'arrivée des Français, le 7 septembre à 3h du matin. Le château fort où Napoléon avait été enfermé en 1848 était à peu près détruit. Tous les ponts étaient détruits et ce n'est que le 10 septembre à 21h qu'un véhicule avait pu enfin passer le canal de la Somme dans la ville.
Les avions venaient assez régulièrement, faisant quelques victimes surtout des chevaux.

Le 15 septembre, je me rendais au trésor public à Rethonvillers, en prenant la route de Nesle à Roye, pour le paiement du mandat de 50 francs par journée de bon à rendement impayé.

Le lendemain, la voie ferrée était rétablie jusqu'à Ham et le 18 septembre, des voies de garage étaient mises en place dans la gare pour les trains de ravitaillement.

Les Anglais faisaient une avancée au Nord de Saint-Quentin, et les Français au Sud.
L'armée d'Orient faisait une offensive et avançait de 15 km sur un front de 35 km.

Le 19 septembre, Monsieur Beaudonnet allait à Conty et Monsieur Mourier sous-secrétaire d'état au service de santé venait faire une inspection. Il était satisfait. Dans l'après-midi, nous avions la visite de  Monsieur Pouillaude qui nous manifestait aussi  sa satisfaction et nous faisait des compliments.

Le 22 septembre, le médecin Baptiste Livrelli rejoignait l'ambulance 1/10, venant de Jarville près de Nancy et le 24 septembre à 1h du matin, Henri Fay et Louis Maufrais rentraient de permission.
Pour la première fois, le ravitaillement pouvait se faire à Ham.

Notre front vers Saint-Quentin se stabilisait.
Les avions boches avaient d'ailleurs lancé des bombes, sans grand succès, puisque seul un annamite avait eu une jambe fracturée. Dans toute la région, il en était tombé une quinzaine dans un rayon de 200 mètres.

Le 29 septembre, Canac partait en permission et Monsieur Cabannes quittait l'ambulance 12/8 pour rejoindre l'autochir 17.
La 169ème division faisait une attaque au Sud de Saint-Quentin. Urvillers était pris malgré la résistance énergique de l'ennemi.
Les Belges et les Britanniques commandés par le Général Plumer attaquaient au Nord d'Ypres, s'emparaient de Dixmude et poussaient vers Roulers tandis que les Britanniques avançaient au Nord et au Sud de Cambrai. 
L'armistice était  signé à Thessalonique avec le royaume de Bulgarie, nous occupions ses voies ferrées.

Le 30 septembre, Roulers était menacé, Lille et Cambrai étaient débordés.
J'écrivais à Monsieur Viala au Pont-de-l'Arn que Monsieur Savy du 135ème régiment d'infanterie, marié avec une demoiselle Estrabaud du Pont-de-l'Arn était en traitement à Ham à l'ambulance 12/8. Il avait été trépané et allait aussi bien que possible. 

Des blessés en traitement


Le 1er octobre, Saint-Quentin était pris par les Français et le lendemain nous continuions partout de gagner du terrain malgré de vigoureuses offensives boches. On s'attendait à ce que l'ennemi se retire du côté de Guise.

Le 4 octobre, Lens et Armentières étaient abandonnés par l'ennemi, Lille était encerclé et Cambrai résistait toujours.

Le 5 octobre, le fort de Brimont et le massif de Moronvilliers étaient pris lors de la bataille de Saint-Thierry.

Le 12 octobre, le chirurgien Henri Fay était évacué, étant grippé.

Le 13 octobre, les tentes Dickson et tortoises étaient démontées et une ambulance divisionnaire commençait à s'installer à la ferme Le Fay entre Lizerolles et Essigny- le-grand. Nous devions nous préparer à quitter la Somme pour rejoindre cette ferme dans l'Aisne.


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