samedi 2 novembre 2013

*1* Au 5ème RCA, à Alger, en 1906


La loi Berteaux du 21 mars 1905, promulguée alors que Maurice Berteaux était ministre de la guerre, avait institué pour tous les Français, un service militaire personnel, égal et obligatoire. Cette loi supprimait le tirage au sort des conscrits et ramenait la durée du service de cinq ans auparavant, à deux ans.

En1906, j'avais 21 ans. Suite au conseil de révision, j'étais inscrit sous le numéro 96 de la liste du recensement, classé dans la première partie de la liste, et, appelé sous les drapeaux.

C'est ainsi que le 8 octobre, je quittais la ville de Mazamet pour me rendre à Alger. L'Algérie était alors Française.

la baie d'Alger








La traversée, sur le paquebot la Marsa muni de la télégraphie sans fil, dura vingt-deux heures.








De la classe 1905, j'étais incorporé comme chasseur de 2ème classe au 5ème RCA (régiment de chasseurs d'Afrique).




Me voici en uniforme, avec mon sabre : je suis coiffé d'une chéchia en feutre rouge présentant à la base trois liserés noirs pour identifier les chasseurs d'Afrique. Cette chéchia est ornée d'un cordon et d'un gland de coton bleu ; mon pantalon court est rouge garance ; ma veste est bleue clair, avec des parements jonquille au bas des manches, et des boutons en étain ; le collet est de couleur jonquille, avec une patte de collet portant le numéro 5 du régiment. Ma veste est rentrée dans le pantalon, avec une large ceinture garance par dessus. Je suis chaussé de houseaux de basane noire qui s'attachent sous le genou au bas de mon pantalon.

















Ce régiment de cavalerie avait été créé le 1er octobre 1887 avec 3 escadrons du 2ème régiment de hussards.
Sa devise était "savoir-vouloir".
Sur cette photo, on voit mon chef de corps, le colonel Chevillotte.






L'incorporation dans les chasseurs d'Afrique me convenait. J'avais déjà fait un peu d'équitation et davantage étudié  la théorie. J'aimais le cheval, et mon éducation physique aidant, j'étais bien noté pour tous les exercices au peloton du cavalier.
Un jour, à la carrière, en montant à cru, je ressentis une vive douleur au ventre du côté droit. Je le signalais, on parla d'éventration. Il se trouve qu'en décembre 1904, j'avais eu une crise d'appendicite avec péritonite. J'avais été opéré en janvier 1905 à Montpellier par le professeur Forgues. A cette époque, la radio n'existait pas. L'appendice s'était déplacé et mis en cédille, le chirurgien avait été dans l'obligation de pratiquer une ouverture démesurée . La peau sur cette partie du ventre semblait avoir retrouvé toute sa résistance. Suite à ce diagnostic d'éventration, on jugea dangereux de me laisser dans la cavalerie, et on me proposa pour un changement de corps. Une commission médicale siégeait pour cela tous les mois.


J'ai fait, dans ce régiment, la connaissance de nombreux soldats. C'est ainsi que j'ai rencontré Joseph Arnaud, cultivateur et docker à Port-Saint-Louis-du Rhône, qui a été affecté après ses classes, comme moi, à la 19ème section d'infirmiers militaires, à Alger. Il avait deux mois de plus que moi et était né le 12 mars 1885 à Mas-Thibert, un bourg situé entre Arles et Port-Saint-Louis du Rhône. Il aimait bien chasser, pêcher, ramasser des coquillages dans sa région.
Joseph Arnaud vers 1907

Il y avait parmi nous un mazamétain, Armand Cabrol, arrivé au 5ème RCA le 14 octobre 1905. Il était devenu brigadier le 27 octobre 1906.

Je restais affecté à ce régiment jusqu'au 19 novembre 1906.

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