lundi 11 novembre 2013

*2* A la 19ème SIM, à l'Hôpital du Dey, de 1906 à 1908.

Après six semaines au 5ème RCA, j'ai eu une nouvelle affectation au 19ème corps d'armée, dès le 20 novembre 1906, à la 19ème section d'infirmiers militaires, à l'hôpital du Dey, toujours à Alger.

Le port d'Alger

Le 19ème corps était commandé par le général Servière, puis, à partir du 21 novembre 1907, par le général Bailloud, surnommé familièrement Cacaouët par ses subordonnés. 

A mon arrivée, les classes de peloton étaient terminées et tout espoir à un grade m'était fermée pour l'année 1906.
Un évènement heureux se produisit, par l'absence pour maladie de l'infirmier qui suivait la visite quotidienne. On me désigna pour le remplacer, mon service plut.
 Le médecin capitaine Morvan m'encouragea à étudier les cours d'infirmier, me les communiqua, et les notes qui me furent données me placèrent vingt-septième sur trente et un.
 

L'hôpital du Dey avait été créé en 1832. En 1833, il avait été organisé comme hôpital d'instruction militaire. Puis, ce fut un simple hôpital militaire et de peuplement dès 1836. 

Cet immense établissement occupait un vaste coin de Bab el Oued. Il possédait deux cours mauresques et une chapelle.

 

C'est dans ce lieu remarquable que le médecin aide-major Hyacynthe Vincent étudia la fièvre typhoïde.
Ses recherches aboutirent à la mise au point du vaccin contre cette maladie qui, lors d'épidémies, faisait à l'époque beaucoup de ravages, et à la découverte étiologique de l'angine de Vincent.
   

août 1907, je suis à gauche et la comtesse au centre.




Avec mon nouvel uniforme tout blanc, j'ai pratiqué pendant vingt-deux mois le métier d'infirmier. J'étais à la division des contagieux. En 1907, des dames de la Croix Rouge furent affectées à ma division pour remplacer des infirmiers partant pour la Campagne du Maroc. C'est ainsi que je fis connaissance avec la Comtesse de Rhunes d'Aubervilliers  et avec Mademoiselle de la Caussade, originaire de ma région, plus exactement de Viviers les Montagnes.
   










Affecté en tant que soldat de deuxième classe, j'ai été nommé caporal le 29 août 1907, puis sergent le 16 avril 1908. 
J'étais devenu sous-officier. J'ai posé dans ce bel uniforme devant P.Petit, photographe au 8 rue Bab-Azoun, à Alger.  
Je suivis  des cours de sous-officiers pour élève officier, j'eus de bonnes notes.








Je profitais de mes moments de temps libre pour visiter Alger et ses édifices aux décors majestueux et de toute beauté comme les galeries de l’Archevêché.

Galerie de l'Archevêché d'Alger

En novembre 1907, au cours des inondations du midi, je fus en mission Alger- Marseille, avec deux gendarmes, accompagner un détenu simulateur, à l'hôpital psychiatrique. Cela me valut six jours de permission, temps entre deux voyages de la Marsa.


Durant ces deux longues années loin de chez moi, j'entretenais une correspondance assidue avec ma fiancée, Louise Sénégas, qui m'attendait à l'usine de la Jonquière située près de Mazamet, et me promettait d'être toujours sa petite bien aimée fidèle. Après son certificat d'études, elle avait appris la couture chez Marie Ricard et était devenue couturière à façon. Elle avait ainsi confectionné des chemises à mon père, et un élégant costume de bretonne à une amie, Marcelle Huc, pour une soirée. Je lui avais demandé de m'envoyer un petit ouvrage, en lui fournissant le modèle : elle l'avait elle-même taillé et brodé avec beaucoup d'application.

Louise aux diminutifs de Lili ou Louisette






















Louise me donnait des nouvelles de mes amis mazamétains : Elle avait rencontré Joël Sire, le soir de Noël, en permission d'une semaine, qui ne se trouvait pas bien à la caserne de Montpellier.

Ma cousine Emma Vidal m'avait envoyé une carte postale pour me donner de ses nouvelles et des nouvelles de sa mère, ma tante Justine.

J'appris aussi une bien triste nouvelle, le décès de ma grand-mère maternelle, Rose Raynaud née Bourdil, le 19 août 1908, quelques semaines avant mon retour du service militaire. 


Je correspondais aussi avec de nombreux camarades, des soldats affectés dans des hôpitaux militaires. L'éloignement géographique de nos lieux d'origine pendant ces deux longues années avait fait naître ces belles amitiés :  
A. Dessenantes  m'écrivait de Blida, Jules Favar de Hammam-Rira. J. Heger m'avait envoyé une carte de Djelfa, il avait aussi écrit à Viault et donnait bien le bonjour à Demare. Branvilliers m'écrivait du désert du Sahara, Simy d'Oran, tous en Algérie comme moi. R. Paullou se trouvait à Ber Rachid, près de Casablanca au Maroc. Laroche m'envoyait son bonjour de la Capelle.



Joseph Arnaud, un camarade de mes classes au 5ème RCA, était content d'être retourné en Provence pour une permission, même si il y faisait beaucoup plus froid. Il me demandait de passer le bonjour à Taurel. A son retour de permission, il souhaitait que j'aille attendre son arrivée au bateau.


Le 20 septembre 1908, un certificat de bonne conduite m'était remis par la commission spéciale de la 19ème SIM, sur proposition de l'officier d'administration de 1ère classe commandant ma section.
Joseph Arnaud recevait le même certificat, nous allions retourner chez nous, notre participation à la campagne d'Algérie allait s'achever..


Je restais en Algérie jusqu'au 26 septembre 1908. 



2 commentaires:

  1. Bonjour,
    je suis un arrière-petit-fils du Dr Jules Sottas,
    mais ne possède presque aucune information sur son action durant la 1ère guerre mondiale,
    comment vous contacter?
    Merci pour votre blog fort intéressant.
    R.B.

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    1. Bonjour, j'ai bien eu votre message. Merci de me laisser vos coordonnées à l'adresse ernestouvidal@gmail.com pour que je puisse entrer en contact avec vous. Votre aïeul doit avoir un dossier de son parcours en tant qu'officier aux archives de Vincennes et vous devriez pouvoir accéder à son livret militaire aux archives du département de son lieu de recrutement militaire. Cordialement.

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