Après avoir fait étape à Guise et à La Capelle, elle se mettait en mouvement le 21 novembre à 7h pour parcourir 14 kilomètres et arriver à Fourmies à 11h. Là, j'occupais une chambre et un bureau chez Madame Léontine Glatigny, au 26 place du Théâtre.
Le lendemain, nous quittions Fourmies à 8h pour nous rendre en Belgique, à Chimay, à 23 kilomètres de Fourmies. Après avoir déjeuné à Momignies, nous découvrions Chimay à 16h. Je logeais chez le bourgmestre de la ville, Monsieur Hostellet. La popote se trouvait chez Monsieur Descamps, industriel en céramique et briques.
L'ambulance 1/10 avait pour mission d'assurer l'hospitalisation des prisonniers de guerre français rapatriés. Jusqu'au 25 novembre, nous étions au repos. Le détachement était installé dans le couvent occupé par les religieuses françaises Sainte Chrétienne.
Le 25 novembre, je prenais en subsistance le personnel de l'ambulance 8/18 qui avait Monsieur Prosper Viguier comme médecin chef. Ce médecin major de 1ère classe était originaire de la ville de Lexos située dans le Tarn et Garonne. Il était médecin principal, directeur du service de santé du 36ème Corps d'Armée.
Le 27 novembre, j'assurais la gestion de l'Hôpital du couvent des religieuses françaises et Monsieur Viguier était le médecin chef de cet Hôpital.
Nous succédions à l'ambulance 3/11 qui restait avec son personnel, ainsi qu'un détachement de brancardiers du 36ème Corps d'Armée.
Le ravitaillement se faisait à Petigny, à 4 kilomètres de Couvin.
Le 28 novembre au matin, nous étions rattachés à la 3ème Armée à Laon et le soir, nous changions encore pour être rattachés à la 5ème Armée commandée par le Général Guillaumat à Neufchâteau.
L'équipe chirurgicale Louvard- Andrieu et Mesdemoiselles Davin et Marie Renée Mazet de la Croix Rouge rentraient à l'ambulance 1/10 avec deux infirmiers, le 1er décembre dans la soirée.
Le lendemain, j'allais avec Monsieur Viguier à Charleville. Nous espérions être mis en rapport avec notre direction. Mais nous apprenions que tout l’Etat-Major se trouvait à Neufchâteau.
Durant la période du 27 novembre au 4 décembre, nous avions eu cinq décès dans cet Hôpital.
Le 5 décembre, le 36ème Corps d'Armée faisait son cantonnement et le lendemain, certains éléments de ce Corps d'Armée devaient se rendre à La Capelle.
A Chimay, le souvenir de Clara Ward était encore bien présent. Cette américaine fille du millionnaire Eber Brock Ward, avait épousé à l'âge de 16 ans le prince de Chimay, Joseph II de Riquet. Elle était extrêmement jolie. De cette union, étaient nés une fille et un garçon. En 1897, le couple divorçait, Clara étant follement amoureuse d'un violoniste tzigane Rigo Jancsi rencontré à Paris. Elle était morte à 43 ans, en décembre 1916 à Padoue, mariée alors avec un italien.
le 7 décembre, nous recevions un message de l'Armée, nous ordonnant l'appareillage de l'ambulance 1/10 qui devait regagner Givet.
Le lendemain, l'ambulance faisait étape au château de la baronne de Mesnil de Volkrange à Vierves, en Belgique, transformé en hôpital depuis le début de la guerre.
Vers 14h, la jument Banane ne pouvant plus continuer sa route, Toulorge nous la ramenait à Chimay.
Monsieur Viguier ayant tellement insisté pour me garder encore une huitaine de jours, en accord avec Monsieur Pinat, je restais à Chimay jusqu'à ma permission prévue pour pouvoir être dans ma famille durant les fêtes de fin d'année.
Le 9 décembre, l'ambulance 1/10 regagnait la France et arrivait à 15h à Givet dans les Ardennes, pour relever l'ambulance 16/21 dans une usine de soieries.
L'équipe chirurgicale Louvard-Andrieu et les deux demoiselles Davin et Mazet quittaient également notre formation.
Eme, Masselin, Deverne et Faranel qui étaient restés avec moi pour mettre à jour les écritures, partaient ce jour-là de Chimay pour Givet.
Le médecin Baptiste Livrelli, parti de l'ambulance 1/10 depuis le 14 novembre pour une mission à Le Quesnoy, m'écrivait de Maubeuge pour que je lui transmette son courrier.
"Livrelli Médecin de la Place. Maubeuge.
Mon cher Vidal, as-tu reçu la lettre que je t'ai adressée il y a quelques jours pour te prier de nous faire parvenir notre courrier ?Quand partiras-tu en permission ? Canac est-il rentré à la 1/10 ?On ne parle pas de nous y envoyer. Baudonnet n'a pas donné signe de vie. Mon meilleur souvenir au Médecin chef et bien cordialement à tous. Livrelli."
Le 10 décembre, l'ambulance 1/10 pouvait fonctionner à Givet avec son personnel et son matériel.
Mon frère René me tenait au courant par l'intermédiaire de cartes postales, de sa situation. Toujours affecté au 6ème colonial, il avait franchi la frontière franco-allemande le 5 décembre et se retrouvait, comme il le disait, en Bochie. L'armistice avait prévu l'occupation des pays Rhénans par les troupes alliées.
" Le 3 décembre 1918. Mon cher Ernest, reçu ta lettre du 25/11. Les lettres mettent longtemps à venir. Je t'envoie le patelin où nous passons un jour de repos. C'est Reimrin en français. Ici, on le parle très peu. Nous sommes les premiers à y passer et nous sommes acclamés aux cris de "Vive la France" appris la veille. Demain nous traverserons l'ancienne frontière de 1870. Nous n'avons pas fini d'entendre des "ya ya ya". Ce sera la Prusse et l'accueil plus ou moins bon. Nous verrons. Dans tous les cas, nous ne trouvons plus rien à acheter depuis deux jours."
" Le 5 décembre 1918 Souvenir de Bochie. Mon cher Ernest, avons pénétré ce matin en vrai Bochie ; dans certains endroits tous n'ont pas bien le sourire mais où nous logeons ce soir, ils sont bien gentils. C'est à Roden à 3 km de Saarlouis que nous avons traversé ce matin et qui est ma foi bien joli. Les habitants ont l'air affamés et pour peu adoreraient les quartiers de viande du ravitaillement. Baisers. René"
Le 18 décembre, alors que j'étais en permission à Albine, nous recevions en famille son bon souvenir de "Bochie" écrit sur une carte postale de Radium-Solbad Kreuznach.
Le 30 décembre, il nous souhaitait une bonne Saint Sylvestre depuis Disibodenberg et se plaignait de ne pas recevoir souvent de nos nouvelles alors qu'il nous écrivait régulièrement . Il venait d'accéder au grade de sergent.
Mon beau-frère Fernand Siguier nous envoyait aussi ses bons voeux pour 1919 depuis Mulhouse et nous annonçait qu'il allait pouvoir me voir lors de sa permission.
"Mon cher Ernest, merci de vos meilleurs souhaits pour 1919. Je vous souhaite à vous tous de même et je suis très heureux d'apprendre que tu es chez toi en permission.. Demain, le 30 décembre, je pars ici de Mulhouse pour 20 jours. Alors, j'aurai bien le plaisir de te voir. Bien des choses de ma part à toute la famille en attendant de vous voir à tous. Fernand"
Fernand attendait d'être démobilisé pour revenir définitivement à Mazamet, ce qui fut possible le 18 février 1919.
Nous avions aussi reçu une longue missive de Rabat, de la part d'Emile Bosc, instituteur qui avait dû quitter son poste à Albine pour se rendre au Maroc à la mobilisation.
"Rabat, le 3 décembre 1918. Cher Monsieur Vidal, Depuis que vous m'avez adressé votre aimable lettre du 30 octobre, la marche des événements a bien changé et je n'aurais jamais cru que la fin des hostilités fût si proche. Enfin ça y est, nous les avons eus malgré leur formidable puissance et leur arrogante brutalité. A nous maintenant de nous montrer à hauteur de la situation et d'imposer à nos ennemis de telles conditions qu'ils aient à jamais perdu toute velléité de faire la loi au Monde. Depuis un mois bientôt, j'ai quitté le bled pour exercer les fonctions d'instituteur à Rabat. La démobilisation étant là, j'ai quitté la Compagnie avec regret presque. On ne se sépare pas sans regrets des camarades avec lesquels on a ri ou souffert pendant 50 mois consécutifs. J'avoue tout de même que la vie est plus intéressante à Rabat qu'au Tadla, en cette saison d'hiver surtout où on ne sait pas ici ce que c'est que chauffer un appartement. Notre impatience grandit chaque jour à propos de notre rapatriement. Le gouvernement a promis de libérer les R.A.T avant fin janvier. Les troupes du Maroc feront elles du "rabiot" ? Nous espérons bien que non et que nous serons rendus à nos familles aussi tôt que les classes correspondantes de la métropole. Quant à moi, classe 1898, je ne crois pas être chez moi avant le mois de février. J'ai d'excellentes nouvelles de ma famille. Ma femme me dit que la grippe a complètement disparu à Albine. J'en suis enchanté car je ne tiens pas à l'avoir en arrivant chez moi. Mon meilleur souvenir à Madame Vidal et bien cordialement à vous. E Bosc"
Emile Bosc a enfin pu rentrer en France le 30 janvier.
De retour de permission, je retrouvais l'ambulance 1/10 à Givet, dans l'usine de soieries.
Louis Maufrais qui avait rejoint Givet après sa mission à Le Quesnoy, devait rejoindre Paris le 16 janvier.
Le médecin Canac nous quittait aussi le même jour pour Beyrouth.
Le courrier arrivait avec beaucoup de retard et ma femme en souffrait et m'envoyait une carte le 19 janvier pour me faire part de son impatience :
"Pourquoi manque-t-il toujours quelque chose au bonheur ? La guerre étant finie, on aurait beaucoup moins d'ennuis si la correspondance arrivait facilement, mais hélas cette dernière se fait trop désirer. Je n'ai encore rien reçu, si seulement j'en avais demain. En attendant, reçois de tes chéris leurs meilleurs baisers et caresses. Ta Loulou."
Louise avait reçu des nouvelles de son frère Gilbert Sénégas, engagé volontaire le 19 août 1918 à la mairie de Castres, alors qu'il allait fêter ses 18 ans le 30 septembre. Il était passé du 116ème au 105ème régiment d'artillerie lourde le 5 janvier 1919.
A son tour, mon frère René avait obtenu une permission et il m'envoyait de bonnes nouvelles de notre famille de Mazamet :
"24/1/1919. Mon cher Ernest, Deux mots simplement aujourd'hui pour te dire que je suis arrivé en perme depuis hier soir. Tout le monde va bien et moi aussi. Je t'en souhaite autant. Papa n'a pas encore reçu la réponse de la poste. Aussitôt su, je te le dirais.. A plus long demain. Bons baisers de tous. René"
Le 7 février, Baudonnet était rappelé à sa région d'origine. Il en était de même pour moi.
Notre médecin chef Pinat rentrait de permission. Il notait son appréciation à mon sujet sur mon dossier militaire :
Je récupérais mon livret de solde de l'année 1919.
Notre ambulance venait d'être rattachée à la deuxième région d'Amiens après avoir été rattachée à la 11ème Armée.de Compiègne. Elle devait devenir l'annexe de l'hôpital complémentaire 137 de Charleville et attendait des ordres pour liquider son personnel et son matériel.
J'allais quitter définitivement l'ambulance 1/10 à laquelle j'étais rattaché depuis le 15 octobre 1915, avec beaucoup de souvenirs.
Cette malle qui m'avait suivi durant toutes ces années passées à l'ambulance 1/10, allait retourner avec moi dans le Tarn. Je ne m'en suis jamais séparé.
Mon cher Vidal, as-tu reçu la lettre que je t'ai adressée il y a quelques jours pour te prier de nous faire parvenir notre courrier ?Quand partiras-tu en permission ? Canac est-il rentré à la 1/10 ?On ne parle pas de nous y envoyer. Baudonnet n'a pas donné signe de vie. Mon meilleur souvenir au Médecin chef et bien cordialement à tous. Livrelli."
Le 10 décembre, l'ambulance 1/10 pouvait fonctionner à Givet avec son personnel et son matériel.
Mon frère René me tenait au courant par l'intermédiaire de cartes postales, de sa situation. Toujours affecté au 6ème colonial, il avait franchi la frontière franco-allemande le 5 décembre et se retrouvait, comme il le disait, en Bochie. L'armistice avait prévu l'occupation des pays Rhénans par les troupes alliées.
" Le 3 décembre 1918. Mon cher Ernest, reçu ta lettre du 25/11. Les lettres mettent longtemps à venir. Je t'envoie le patelin où nous passons un jour de repos. C'est Reimrin en français. Ici, on le parle très peu. Nous sommes les premiers à y passer et nous sommes acclamés aux cris de "Vive la France" appris la veille. Demain nous traverserons l'ancienne frontière de 1870. Nous n'avons pas fini d'entendre des "ya ya ya". Ce sera la Prusse et l'accueil plus ou moins bon. Nous verrons. Dans tous les cas, nous ne trouvons plus rien à acheter depuis deux jours."
" Le 5 décembre 1918 Souvenir de Bochie. Mon cher Ernest, avons pénétré ce matin en vrai Bochie ; dans certains endroits tous n'ont pas bien le sourire mais où nous logeons ce soir, ils sont bien gentils. C'est à Roden à 3 km de Saarlouis que nous avons traversé ce matin et qui est ma foi bien joli. Les habitants ont l'air affamés et pour peu adoreraient les quartiers de viande du ravitaillement. Baisers. René"
Le 18 décembre, alors que j'étais en permission à Albine, nous recevions en famille son bon souvenir de "Bochie" écrit sur une carte postale de Radium-Solbad Kreuznach.
Le 30 décembre, il nous souhaitait une bonne Saint Sylvestre depuis Disibodenberg et se plaignait de ne pas recevoir souvent de nos nouvelles alors qu'il nous écrivait régulièrement . Il venait d'accéder au grade de sergent.
Fernand, sa femme Hélène et leurs filles Alice et Madeleine |
"Mon cher Ernest, merci de vos meilleurs souhaits pour 1919. Je vous souhaite à vous tous de même et je suis très heureux d'apprendre que tu es chez toi en permission.. Demain, le 30 décembre, je pars ici de Mulhouse pour 20 jours. Alors, j'aurai bien le plaisir de te voir. Bien des choses de ma part à toute la famille en attendant de vous voir à tous. Fernand"
Fernand attendait d'être démobilisé pour revenir définitivement à Mazamet, ce qui fut possible le 18 février 1919.
Nous avions aussi reçu une longue missive de Rabat, de la part d'Emile Bosc, instituteur qui avait dû quitter son poste à Albine pour se rendre au Maroc à la mobilisation.
"Rabat, le 3 décembre 1918. Cher Monsieur Vidal, Depuis que vous m'avez adressé votre aimable lettre du 30 octobre, la marche des événements a bien changé et je n'aurais jamais cru que la fin des hostilités fût si proche. Enfin ça y est, nous les avons eus malgré leur formidable puissance et leur arrogante brutalité. A nous maintenant de nous montrer à hauteur de la situation et d'imposer à nos ennemis de telles conditions qu'ils aient à jamais perdu toute velléité de faire la loi au Monde. Depuis un mois bientôt, j'ai quitté le bled pour exercer les fonctions d'instituteur à Rabat. La démobilisation étant là, j'ai quitté la Compagnie avec regret presque. On ne se sépare pas sans regrets des camarades avec lesquels on a ri ou souffert pendant 50 mois consécutifs. J'avoue tout de même que la vie est plus intéressante à Rabat qu'au Tadla, en cette saison d'hiver surtout où on ne sait pas ici ce que c'est que chauffer un appartement. Notre impatience grandit chaque jour à propos de notre rapatriement. Le gouvernement a promis de libérer les R.A.T avant fin janvier. Les troupes du Maroc feront elles du "rabiot" ? Nous espérons bien que non et que nous serons rendus à nos familles aussi tôt que les classes correspondantes de la métropole. Quant à moi, classe 1898, je ne crois pas être chez moi avant le mois de février. J'ai d'excellentes nouvelles de ma famille. Ma femme me dit que la grippe a complètement disparu à Albine. J'en suis enchanté car je ne tiens pas à l'avoir en arrivant chez moi. Mon meilleur souvenir à Madame Vidal et bien cordialement à vous. E Bosc"
Emile Bosc a enfin pu rentrer en France le 30 janvier.
De retour de permission, je retrouvais l'ambulance 1/10 à Givet, dans l'usine de soieries.
Louis Maufrais qui avait rejoint Givet après sa mission à Le Quesnoy, devait rejoindre Paris le 16 janvier.
Le médecin Canac nous quittait aussi le même jour pour Beyrouth.
Le courrier arrivait avec beaucoup de retard et ma femme en souffrait et m'envoyait une carte le 19 janvier pour me faire part de son impatience :
"Pourquoi manque-t-il toujours quelque chose au bonheur ? La guerre étant finie, on aurait beaucoup moins d'ennuis si la correspondance arrivait facilement, mais hélas cette dernière se fait trop désirer. Je n'ai encore rien reçu, si seulement j'en avais demain. En attendant, reçois de tes chéris leurs meilleurs baisers et caresses. Ta Loulou."
Louise avait reçu des nouvelles de son frère Gilbert Sénégas, engagé volontaire le 19 août 1918 à la mairie de Castres, alors qu'il allait fêter ses 18 ans le 30 septembre. Il était passé du 116ème au 105ème régiment d'artillerie lourde le 5 janvier 1919.
A son tour, mon frère René avait obtenu une permission et il m'envoyait de bonnes nouvelles de notre famille de Mazamet :
"24/1/1919. Mon cher Ernest, Deux mots simplement aujourd'hui pour te dire que je suis arrivé en perme depuis hier soir. Tout le monde va bien et moi aussi. Je t'en souhaite autant. Papa n'a pas encore reçu la réponse de la poste. Aussitôt su, je te le dirais.. A plus long demain. Bons baisers de tous. René"
Le 7 février, Baudonnet était rappelé à sa région d'origine. Il en était de même pour moi.
Notre médecin chef Pinat rentrait de permission. Il notait son appréciation à mon sujet sur mon dossier militaire :
Je récupérais mon livret de solde de l'année 1919.
Notre ambulance venait d'être rattachée à la deuxième région d'Amiens après avoir été rattachée à la 11ème Armée.de Compiègne. Elle devait devenir l'annexe de l'hôpital complémentaire 137 de Charleville et attendait des ordres pour liquider son personnel et son matériel.
J'allais quitter définitivement l'ambulance 1/10 à laquelle j'étais rattaché depuis le 15 octobre 1915, avec beaucoup de souvenirs.
Cette malle qui m'avait suivi durant toutes ces années passées à l'ambulance 1/10, allait retourner avec moi dans le Tarn. Je ne m'en suis jamais séparé.